La vasectomie (contraception masculine)
La vasectomie est une méthode de contraception masculine à visée définitive. Elle consiste à ligaturer les deux canaux déférents pour empêcher les spermatozoïdes de se mélanger au liquide spermatique.
Pratiquée de façon courante dans les pays anglo-saxons, en particulier au Canada, où elle est considérée comme un moyen de contraception « de routine », la vasectomie n’est autorisée en France que depuis 2001. Elle peut pourtant rendre de réels services aux couples qui ne souhaitent plus avoir d’enfants. Cette intervention consiste à réséquer les canaux déférents qui conduisent les spermatozoïdes depuis les testicules jusqu’à la prostate ; elle rend le patient stérile et permet à sa partenaire d’arrêter le moyen de contraception qu’elle prenait jusqu’à lors.
En vertu du caractère définitif de cette méthode de stérilisation, la loi française impose un entretien préalable ainsi que la remise d’un dossier écrit au patient. Au terme d’un délai de réflexion de 4 mois, une seconde consultation permet au patient de donner son consentement écrit. Cette procédure vise à mesurer la détermination du patient ainsi que sa compréhension de l’intervention et de ses conséquences.
Les spermatozoïdes représentent 3 % seulement du volume de l’éjaculat. L’éjaculation du patient n’est donc pas modifiée par l’opération.
La technique traditionnelle consiste à réaliser deux incisions d’un à deux centimètres au niveau du scrotum. Il faut ensuite chercher les canaux déférents – deux petits « tuyaux » de 2 mm de diamètre – dans le cordon qui contient les veines et artères.
Le praticien palpe le scrotum du patient afin de repérer les canaux déférents et les approcher de la peau (phase d’ « extériorisation »). Avec une pince pointue adaptée, il fait une mini-incision à la base du pénis, puis récupère chaque canal et le sectionne. Puis on retire un petit morceau de quelques millimètres de long ». L’objectif : éviter le risque (très peu probable) d’une cicatrisation du canal et d’une reperméabilisation qui rendrait au patient sa fertilité. L’intervention dure dix à vingt minutes.
L’opération n’entraîne, en général, ni douleur, ni saignement, ni hématome. Les soins post opératoires se résument à la prise de doliprane si nécessaire. Seules précautions : éviter la moto, les efforts violents ou la piscine pendant quelques jours. Les statistiques rapportent des douleurs testiculaires chroniques chez une petit pourcentage de patients.
Il n’y a aucun impact négatif sur la sexualité (érection, éjaculation…).
Peut-on faire un bébé malgré une vasectomie ? Oui dans les semaines qui suivent l’intervention. Des spermatozoïdes en cours de maturation peuvent être encore présents dans les voies génitales de l’homme. C’est pourquoi on demande aux couples de conserver une contraception pendant 3 mois. Après cette période, il n’y a plus de risque.
Et si on a des regrets ? Reperméabiliser des canaux déférents qui ont été obturés chirurgicalement est une opération possible mais dont les résultats sont souvent décevants. Pratiquée dans les 3 années qui suivent la vasectomie, la « vasovasostomie » offre un taux de réussite acceptable (de l’ordre de 30 à 70 %). Au-delà, la probabilité pour l’homme de féconder naturellement sa compagne chute drastiquement. Mais il reste des possibilités de concevoir, en prélevant des spermatozoïdes dans l’épididyme et en réalisant une fécondation in vitro (ICSI). Autre solution, mettre en réserve des paillettes dans un centre de conservation du sperme (CECOS) pour le cas où l’homme changerait d’avis et souhaiterait à nouveau devenir père.
Pour plus d’informations : https://www.urofrance.org/sites/default/files/37_vasectomie_contraceptive_0.pdf
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